Peinture représentant Lie Zi.
Cet espace vous est spécifiquement consacré dans le but de pouvoir vous perfectionner et de suivre l’évolution des méthodes enseignées par Dominique Jacquemay.
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Histoire du voleur de hache
Un homme ne retrouvait pas sa hache. Il soupçonna le fils de son voisin de la lui avoir prise. Il se mit à le scruter. Son allure était, typiquement, celle d’un voleur de hache. Son visage était celui d’un voleur de hache. Les paroles qu’il prononçait ne pouvait être résolument autre que celles
d’un voleur de hache. Toutes ses attitudes et comportements démontraient qu’il l’avait bien volé, que c’était bien lui le voleur de hache.
Nonobstant, de façon imprévisible, en tournant la terre, l’homme retrouva soudainement sa hache.
Lorsque le lendemain, son regard se posa à nouveau sur le fils du voisin, ce dernier ne présentait rien, ni dans son allure, ni dans son attitude, ni dans son comportement, qui pourrait laisser transparaître un voleur de hache.
Mon interprétation
Le grand dao nous mène vers la pensée de sagesse, celle-là même qui permet à l’Être d’être centré. Le daoïste appelle cela wu wei. Souvent ce mot est traduit par le “non-agir” ; personnellement je préfère le “laisser-agir”.
Cela revient à dire, que l’émergence de la non-dualité prend l’espace. L’esprit discursif n’y peut résider. Non pas qu’il y ait indifférence, mais une simple observation des événements préside. Les situations restent des événements et qui ne se manifestent aucunement en une réalité construite par son propre esprit.
L’Être qui reste dans son centre peut alors voir les choses dans une dimension véritable et intervenir dans le sens de la vie.
Les textes anciens, qui datent généralement de l’époque des Royaumes des Combattants, sont des écrits qui ont pour but d’ouvrir le lecteur à une transformation intérieure par le biais d’une profonde réflexion. Afin d’être accessibles, ils sont souvent construits sous forme de petites histoires qui demeurent interpellantes et riches de leçons. Le lecteur peut les interpréter à son gré. Certains grands textes ont d’ailleurs été commentés et leurs gloses ont souvent une valeur aussi intéressantes que les textes en eux-mêmes. Ici, je ferais une modeste interprétation qui me semble évidente.
Cette simple histoire en apparence se révèle être
un magnifique enseignement !
Le paysan perd sa hache. Un élément de sa vie essentiel pour son travail et qui demeure, pour lui, d’une grande valeur. Au lieu de rester dans la tranquillité du Cœur, son attitude prend une tournure émotionnelle. Si son énergie avait été stable, il aurait simplement porté une réflexion et réfléchi au moyen de retrouver sa hache.
Sa part émotionnelle le porte vers un autre rivage, celui de la suspicion, c’est-à-dire de l’imaginaire.
La Médecine chinoise mentionne dans ce cas que “Le Cœur, n’est pas dans sa demeure”. C’est-à-dire que l’Esprit, en lien avec le Cœur, considéré comme une seule entité, n’est plus enraciné, il est instable.
Cet imaginaire va donc pousser notre paysan à porter un autre regard. Il semble épier le fils de son voisin, et avant d’avoir la preuve irréfutable de la culpabilité de ce dernier, l’affuble de la responsabilité. À tel point que sa vision change et transforme son voisin en un personnage, totalement construit. Divers détails se manifestent et convergent – l’allure, le visage, les paroles, les comportements -. Ils vont se calquer à la pensée du paysan.
Les évènements montrent qu’il n’en est rien. Un moment essentiel dénoue la situation. Lorsque le réel apparait, ici le fait que le paysan retrouve la hache, le paysage change radicalement, les pensées discursives s’étiolent et l’Esprit de sagesse refait surface. Cela à l’image d’un soleil qui se lève après l’obscurité. Les émotions se sont pacifiées, dès lors, que l’Esprit est apaisé, l’embrument n’a plus lieu d’être ; la vision est claire. Tout semble changer, alors qu’en réalité aucun changement n’existe chez le fils du voisin du paysan. Il s’agit bien d’un changement de vision du paysan.
Pouvons-nous prétendre à une conclusion ?
En conclusion, il est probable que Lie Zi cherche, par cette fable, à démontrer au lecteur un enseignement sur le fait qu’observer le grand calme de l’Esprit est davantage profitable. Lorsque l’esprit s’échappe, l’imaginaire prend le dessus et sort du réel.
Cette vision du temps présent doit nous permettre de ne pas changer notre paysage intérieur en fonction des situations, elle est donc, à propos face aux situations actuelles. Garder le calme de l’Esprit, méditer, poser son souffle, conduit vers cet espace de tranquillité. Ce dernier est à la portée à tous. C’est ce qui est appelé “demeurer dans le dao” ou “demeurer dans l’état de qi gong“.
Lie Zi
Qui est-il ?
Lie Zi est aussi nommé Lie Yukou est un personnage dont l’existence à parfois été contestée. Il y avait, lors de périodes turbulentes de la Chine, que sont les Printemps et des Automnes (771 à 475 av. J.-C.) ou les Royaumes des Combattants (475 à 221 av. J.-C.), l’émergence de grands penseurs . L’on sait peu de choses de cet éminent philosophe en dehors de ce que mentionne son ouvrage à son sujet. Ce dernier relate sa vie de jeune disciple. Il est également cité dans divers ouvrages de ces anciennes époques dont dans le Zhuang Zi et les Annales de Lu. Le Zhuang Zi mentionne qu’il vit durant quarante années caché et doit émigrer lors d’une famine vers l’État de Wei. Ce cheminement a certainement joué comme une expérience essentielle qui se traduit dans son ouvrage.
En 742, l’empereur Xuangzong des Tang canonise l’ouvrage attribué à Lie Zi et reprend comme titre Classique de la simplicité et de la vacuité. Son auteur supposé, quant à lui, reçoit le titre d’Être transcendant.
Des textes anciens mentionnent que Lie Zi préconisait la vacuité xu considérant que « l’esprit est comme un miroir qui ne va pas vers les choses et les reflète sans rien dissimuler, ainsi il surmonte les choses et n’est jamais blessé ».
Sources de ce chapitre : Wikipédia.
Dominique Jacquemay (c) 2020 – Professeure en Qi Gong.
Auteure du livre “Qi Gong des Animaux Mythiques” Éditions Guy Trédaniel.
Mes photos de paysans sont prises au Yunan (Province du Sud de la Chine), en 2019 lors du voyage annuel de Qi Gong en Chine.
Dominique Jacquemay
Directrice d’enseignement et professeur principal
Professeur de Qi Gong formée en Chine, aussi diplômée en Médecine Chinoise (Université de Shanghaï).
Elle a suivi les enseignements de nombreux Maîtres chinois.
Enseigne depuis plus de 30 ans les arts énergétiques.
Elle a également une longue pratique de méditation. Une pédagogie novatrice, accompagne chacun afin :
– D’évoluer avec des acquis profonds et obtenir de réels bienfaits pour le corps et l’esprit ;
– De placer son souffle dès les premiers cours de façon précise sur chaque mouvement ;
– D’acquérir plus de fluidité et d’enracinement dans son corps ;
– De partager des moments ponctués d’exercices inter-actifs entre participants, mis au point par Dominique Jacquemay. Les Qi Gong enseignés sont traditionnels.
Pour préserver l’esprit originel et favoriser le calme du mental et la pleine conscience, la pratique se fait sans musique.
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